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Channel: UN AVIATEUR
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SI TU VEUX VOLER, TU DOIS TE LIBERER DE TOUT CE QUI TE PESE

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ERIC 2016 208

Je vais bien, avec Karine tout est fini. La belle Bretonne est partie dans les bras d’un autre pilote certainement moins looser que moi. Il faut dire que tout l’investissement en temps et en argent que j’ai consacré les dernières semaines à la création de la compagnie aérienne est tombéà néant. L’argent que j’attendais du principal investisseur Charles ne viendra jamais, le tribunal de commerce de Paris a déclaré toutes les sociétés de son groupe en faillite, les actifs de sa holding Luxembourgeoise ont été mis sous séquestre. Les banquiers se sont bien payés ma tête quand vendredi je leur ai demandé de me suivre dans mon projet. Il voulait un apport de 30%, ce que je n’ai pas pu obtenir auprès de mes amis. Je déteste Walter que je prenais pour un ami d’enfance, nous avions étéà l’école ensemble. J’étais face à lui dans son bureau du boulevard des Italiens à Paris. Il est devenu un des maîtres du monde, un de ces financiers omnipotents, plus forts que les politiques, un type qui fait courber les têtes, balbutier les bouches et sortir tout ce qu’il y a de bassesse, de lâcheté et d’envie au fond du cœur humain. Il n’était plus mon ami Walter, directeur d’une banque louche implanté dans des paradis fiscaux comme Jersey ou le Luxembourg. A mes yeux il est Walter le riche israélite et moi Eric le pauvre immigré breton naïf. A 57 ans je connais la comédie humaine par cœur. Heureusement que je n’ai pas démissionné de mon travail ou je sais que mes jours sont comptés avant que la nouvelle loi travail de Myriam et les conneries soit voté. Les premiers à en faire les frais sont les salariés séniors comme moi qui seront remplacés par des jeunes précaires très mal payé et corvéable à merci faisant des semaines de six jours sur sept et 60 heures pour 1600€ par mois. En rentrant à Bourg-la-Reine je m’arrête chez le marchand de journaux, je suis attiré par la couverture d’une revue d’aviation ce prénommant AIR FAN dont j’avais acheté le numéro un en 1978. J’en possède au moins des numéros d’une décennie complète. Le soir sur FACEBOOK j’apprenais cette nouvelle :

Chers amis, fidèles lecteurs et passionnés, Il ne vous aura pas échappé que le numéro 448 de mars d’AIR FAN n’a pas été annoncé et n’est pas paru. Il ne paraitra pas, ni aucun des suivants. Le Tribunal de Commerce de Paris a prononcé la liquidation de la société EDIMAT, qui édite Air Fan, il y a quelques jours à peine, le 15 mars dernier, mettant fin à presque 38 années de passion et d’enthousiasme aéronautique militaire. La « toile » s’en est déjàému et si nous vous informons aujourd’hui de la situation critique de notre journal préféré, nous attendons un communiqué plus officiel de notre rédaction. En attendant, notre passion demeure et la page AIR FAN Facebook continue car vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre et à aimer ce que nous vous présentons. Pour continuer à faire vivre AIR FAN qui alimente notre passion et nous permet de la partager.

ERIC 2016 209

 

Chers amis lecteurs,

 

Après trente-huit ans d’existence et 447 numéros, c’est le cœur serré que nous sommes contraints d’arrêter la publication d’AIR FAN, le mensuel de l’aéronautique militaire internationale créé par notre père en novembre 1978 et dont nous avions héritéà son décès, en mai 1983.

Depuis l’apparition des médias en ligne et leurs contenus gratuits, la presse en version papier traverse une crise sans précédent, la plus grave de son histoire, dont elle pourrait bien ne jamais se relever.

Selon Presstalis, qui assure la distribution de 4 000 titres (quotidiens et magazines) français et étrangers auprès de 25 000 points de vente, les périodiques enregistrent, depuis huit ans, une baisse annuelle d'environ 7 % de leur diffusion.

Face à une telle érosion des ventes, les petits éditeurs tombent les uns après les autres.

Aujourd’hui, c’est notre tour.

Air Fan pourrait-il reparaître un jour afin de poursuivre cette magnifique aventure, faite de passion tout autant que de sacrifices, et surtout ne pas rompre le lien avec vous, amis lecteurs, vous qui étiez encore quelques milliers à apprécier les articles, reportages et chroniques des membres de l’équipe rédactionnelle, des passionnés tout comme vous ?

Nous n’en savons rien. Quoi qu'il advienne, nous vous remercions de votre soutien et de votre fidélité tout au long de ces années. Les messages que vous postez sur cette page, les courriels que vous nous adressez et vos nombreux appels téléphoniques témoignent de votre profond attachement au magazine.

Certains nous ont fait monter les larmes aux yeux.

 

Martine Cabiac (directrice de la publication)

Et Olivier Cabiac (rédacteur en chef)

 


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